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LAZOS. Horizons hispaniques. Université de Paris Sorbonne.
24 février 2014

Compte-rendu de la conférence de M. Correa, président de l'Equateur, par Kostia.

Compte-rendu sur

la Conférence du président équatorien, M.Correa

dans l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne.

 

Je pourrais vous faire part, dans un long développement, du déploiement impressionnant du système de sécurité mis en place autour de la Sorbonne afin d’accueillir un homme d’état, de même je pourrais vous décrire le magnifique amphithéâtre Richelieu, qui a vu tant de Grands Hommes, et dans lequel je vous conseille de vous installer au moins une fois dans votre vie, mais je crois bien, que ce fut avant toute chose, un grand moment politique, l’exposition d’une figure de pouvoir.

Nous pourrions aussi discuter sur le choix fait par M.Correa de venir faire un discours à la Sorbonne donnant ainsi la priorité aux étudiants et par conséquent à l’avenir de notre pays.

Je m’arrêterais pourtant après réflexion à une question plus politique, celle de l’idéologie et de l’action.

Le président équatorien nous apparut rapidement comme un homme décontracté, d’un charisme assez envoutant. J’appris par la suite que l’homme politique détenait une double formation, celui du professeur d’économie, universitaire à Louvain, et politicien équatorien maitrisant la langue de Molière comme peu de ces semblables.

Le véritable cours d’économie que nous fît Monsieur Correa exposait la situation actuelle d’une Europe s’enlisant dans une crise de la dette face à une Amérique Latine en pleine renaissance après avoir vécue des tourments similaires. Cette argumentation remarquable, détaillée par des exemples chiffrés  n’avait rien d’extrêmement nouveau. M.Correa nous évoquait là des problèmes connus et ressassés sans pour autant nous apporter des solutions révolutionnaires : la relance keynésienne par la demande était remise au gout du jour ainsi que le renforcement des institutions internationales et d’intégration dans le but de réguler le capitalisme.

Les phrases choquent, les intonations de voix étaient ponctuées d’applaudissements et de chants partisans. Le professeur laissait place au politicien en haranguant la foule par son attractivité. Cependant derrière ce discours dicté par une rhétorique bien huilée, conventionnelle se dégageait une véritable idéologie révolutionnaire. En effet, il me semblait entrevoir derrière ce discours déjà vu, une volonté nouvelle de faire bouger les choses, de renverser les mentalités vers une révolution encore à définir et faire comprendre tout simplement que nous étions les acteurs de demain.

Je ne sais pas si c’était parce que j’étais là, devant lui, dans cette ambiance acquise à sa cause, mais je l’ai perçu comme un message d’espoir, celui du retour des idéologies, des utopies qui doivent, selon moi, encore nous faire rêver. La multiplicité des possibles politiques était envisagée dans une perception optimiste de l’avenir : des alternatives sont possibles.

Ce grand moment de serveur patriotique pour certains, de joies ou de réflexions pour d’autres laissait place aux questions des étudiants issus de la Sorbonne. Et le constat fut flagrant. Fini l’idéologie, aucune question ne rebondissait sur la Revolución Ciudadana dont le président avait donné une brève définition, la réalité de la politique intérieure de son pays reprenait le dessus. Le but ultime de sa politique était passé au second plan et les étudiants reprenaient le rôle des journalistes du journal télévisé. L’instantanéité du politique et sa recherche perpétuelle de la solution immédiate face aux enjeux du présent resurgissaient. Monsieur Correa devenu un instant le militant d’une idéologie révolutionnaire remettait son costume de président et esquivait toutes les questions fâcheuses.

Les polémiques internes à Equateur étaient donc plus importantes que la pensée politique et économique du militant. L’idéologie s’effaçait pour revenir au concret, aux réalités politiques et ses actions.

 

Je ne sais pas si le rôle du politique est d’abord celui de penser, croire en un avenir toujours à construire cherchant à long terme à changer ce qui ne lui semble pas juste et bon pour les citoyens ou à l’inverse celui d’agir à travers des actes politiques dans l’optique de résoudre les différents tractas quotidiens que rencontrent ces derniers. La réponse se situe sans aucun doute dans la subtilité et la complexité du politique.

Cette conférence m’a au moins servi à une chose : me reposer la question.

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